Pamela Cushing
L’ACÉH-CDSA a le plaisir d’annoncer que la récipiendaire 2019 du prix Tanis Doe est Madame Pamela Cushing, du King’s University College de l’Université Western.
Voici un extrait de la lettre de mise en candidature préparée par Madeline Burghardt, Jeff Preston et Mel Quevillon :
Lettre de mise en candidature de Pamela
Madame Cushing a fondé le programme d’Études sur le handicap au King’s College. Commençant par quelques cours dans le cadre du programme d’études sur la justice sociale et la paix, Madame Cushing a su démontrer patience, créativité et énergie sans faille pour faire avancer le programme depuis sa création il y a sept ans jusqu’à son statut actuel comme département indépendant qui offre plus d’une dizaine de cours à près de 900 étudiants au premier cycle. Son message de « favoriser la compréhension au-delà des différences » en s’appuyant sur une méthodologie pratique fondée sur des études de cas trouve un écho chez les étudiants qui cherchent à imaginer d’autres moyens productifs de favoriser la compréhension et l’équité dans la société. Sa grande popularité auprès des étudiants l’a rapidement catégorisé comme le plus important programme au sein du département d’études interdisciplinaires du King’s College.
Madame Cushing apporte une approche unique aux études sur le handicap. Elle encourage les étudiants à réfléchir à la façon dont le handicap « habite notre imaginaire culturel » et à son impact sur le droit, les politiques et le discours, préparant les étudiants en études sur le handicap à être forts et à s’exprimer clairement auprès des personnes handicapées au Canada. Madame Cushing crée sans cesse de nouvelles façons de favoriser ce genre d’apprentissage. Elle a établit des partenariats entre le programme d’études sur le handicap et des groupes communautaires, des artistes, des militants et des décideurs, cherchant des occasions de discussion et de dialogue qui enrichissent les étudiants.
De plus, Madame Cushing a fondé le Centre Jean Vanier, une nouvelle initiative qui débutera ses travaux par un symposium en juin 2019 au King’s University College. Seule institution vouée au travail de Jean Vanier au Canada, la vision de Madame Cushing consiste à faciliter le dialogue sur la contribution unique de Jean Vanier à la compréhension de la différence et au besoin de compréhension mutuelle qui existe dans la société. Dans un proche avenir, le Centre Jean Vanier du King’s University College sera une plaque tournante pour l’archivage et l’inspiration des chercheurs internationaux qui s’intéressent aux travaux de Monsieur Vanier, en particulier les rencontres et les intersections entre handicap, déficience et différence.
Marie-Eve Veilleux
L’ACÉH-CDSA a le plaisir d’annoncer que la récipiendaire 2019 du prix Tanis Doe – volet francophone est Madame Marie-Eve Veilleux.
Voici un extrait de la lettre de mise en candidature préparée par Madame Kim Sawchuk, de l’Université Concordia :
Lettre de mise en candidature de Marie-Eve
« L’engagement de Marie-Eve Veilleux dans le mouvement québécois de la défense des droits des personnes handicapées fait d’elle l’une des figures de la nouvelle génération d’activistes qui privilégie l’utilisation des nouvelles technologies et des médias sociaux. Au cours des dernières années, elle a participé à la fondation de la communauté Facebook Transport mésadapté. En 2016, Mme Veilleux a facilité le comité Handicap, culture sourde et société sans barrières du Forum Social Mondial à Montréal. Ce comité a permis à des personnes handicapées et sourdes provenant de plusieurs pays de se rassembler et d’échanger sur leurs luttes. Sa capacité à rassembler des personnes handicapées et des personnes sourdes mérite d’être soulignée puisque ces deux communautés travaillent encore plus souvent qu’autrement chacune de leur côté. Au cours des dernières années, elle a participé à la fondation de la communauté Facebook Transport mésadapté. De plus, le militantisme de Mme Veilleux a permis d’améliorer l’accessibilité des bureaux de vote aux personnes handicapées lors des élections provinciales. Depuis 2018, elle siège sur le Comité accessibilité d’Élections Québec. Il importe également de souligner que son engagement social ne se limite pas aux enjeux du handicap. Depuis plusieurs années, elle consacre plusieurs heures par semaine pour s’impliquer à Santropol Roulant, un organisme dédié à la sécurité alimentaire des Montréalais-es. Elle est également impliquée à la Fédération des femmes du Québec.
« Ses recherches et son engagement pour la défense des droits des personnes handicapées l’ont également amené à faire de nombreuses interventions dans les médias. En plus d’avoir participé à de nombreuses émissions de radio comme invitée, elle a été publiée dans Le Devoir et La Presse. Plus récemment, alors qu’un procès mettant en scène deux québécois handicapés souhaitant avoir droit à l’aide médicale à mourir battait son plein au Québec, elle a publié une lettre ouverte dans Le Devoir intitulée « Ce qui fait souffrir les personnes handicapées ». Tandis que les journalistes et chroniqueurs des grands médias se sont montrés en faveur de la demande de ces deux personnes sans même considérer les enjeux importants du soutien à domicile et des préjugés à l’égard des personnes handicapées, Marie- Eve Veilleux a mis en lumière ces enjeux et les dangers de l’élargissement du droit à l’aide médicale à mourir aux personnes handicapées. Cette prise de position publique mérite d’être saluée puisqu’elle se situe dans un contexte sociopolitique dans lequel le droit de mourir des personnes handicapées attire davantage l’attention que le droit de vivre. Les interventions de Mme Veilleux dans les médias contribuent ainsi activement à une meilleure compréhension des enjeux du handicap dans les communautés francophones.
« En conclusion, je ne peux insister suffisamment sur l’importance des contributions de Mme Veilleux autant sur le plan de la recherche que sur le plan de la défense des droits des personnes handicapées. Elle participe activement à l’émergence des études critiques du handicap en contexte francophone et à une nouvelle vague de militantisme. Alors que le handicap demeure encore largement perçu comme un inconvénient à surmonter sur la base individuelle et que les ressources pour penser au handicap de façon critique sont extrêmement limitées en français, Marie-Eve Veilleux fait partie des militant.es qui osent sortir des sentiers battus et qui proposent un changement de perspective radical plus que nécessaire. Elle n’hésite pas non plus à clamer sa fierté d’être une femme handicapée et a un intérêt particulier pour le développement des arts et de la culture du handicap. Mme Veilleux croit fermement en l’importance de la disability pride et de la disability culture, deux concepts encore peu connus autant dans les cercles militants et mainstream, pour construire un monde juste et accessible.