Récipiendaires 2016

Première place

Name: Devon Healey

Institution: University of Toronto

Courriel: devon.healey@mail.utoronto.ca

Titre de l’article

Un regard sur la pédagogie du trouble : La documentation culturelle du problème-sujet. 

Biographie

Devon Healey est une étudiante aveugle du doctorat en 4e année du Département d’éducation en justice sociale de l’OISE/Université de Toronto. Elle détient un baccalauréat spécialisé en théâtre et en art dramatique de l’Université de Toronto à Mississauga, un diplôme en études théâtrales du Sheridan College, ainsi qu’un baccalauréat et une maitrise en éducation de l’OISE/UT. Son travail explore comment la cécité fait son apparition dans la culture et s’inspire des Blind Studies, les Études sur le handicap, la Phénoménologie et le modèle dramaturgique d’Erving Goffman. Devon est une actrice primé et un membre actif de la communauté artistique de Toronto qui travaille avec des metteurs en scène comme Guillermo del Toro (dans « The Strain ». Son plus récent article, avec Tanya Titchkosky et Rod Michalko, intitulé « Blindness Simulation and the Culture of Sight » a été publié dans le Journal of Literary & Cultural Disability Studies.

Résumé

La cécité vit dans un monde à la fois organisé et défini par l’œil qui se considère comme voyant. Voir, c’est croire, et cette croyance, les yeux croient que c’est apprendre. Mais, et si les yeux qui « voient » sont « aveugles » ? Croyons-nous ces yeux comme ceux qui voient ? Est-ce que nous apprenons des yeux aveugles comme nous apprenons des voyants ?

Cet article cherche à questionner non seulement ce que les voyants voient, mais aussi ce qu’ils imaginent – qu’est-ce qu’ils imaginent voir quand ils regardent ? Et quand les voyants regardent les aveugles, qu’est-ce qu’ils imaginent voir ? Certainement pas la vue. Mais quoi ? Si la vue croit non seulement ce qu’elle voit, mais qu’elle voit, alors la cécité doit être imaginée comme ne voyant « aucune vue ». Ainsi, les yeux aveugles ne voient rien et on ne peut pas les croire, et encore moins apprendre.

Cet article explore cette vision conventionnelle de la dichotomie aveugle/vision et le fera par le biais de l’autobiographie. Cette exploration sert à provoquer l’imagination d’un voyant pour aller au-delà de ce qui est sa version conventionnelle d’elle-même – pour aller au-delà de ce que la vue imagine que c’est la cécité. La cécité peut perturber la vue et une telle perturbation entraine souvent de l’inconfort, ce qui marque un point critique pour ré-imaginer ce que l’on voit habituellement quand on regarde la cécité. En ce sens, la cécité nous enseigne ; mais, comme toute autre chose, nous devons laisser la cécité nous enseigner. Ainsi, cet article cherche à développer une pédagogie qui embrasse le pouvoir perturbateur de la cécité.

Mots-clés

Cécité, Émotion, Malaise, Médecine, Imagination, Pédagogie, Identité, Trouble


Deuxième place

Nom : Kim Collins

Institution : York University

Courriel: kimberlee.collins@ryerson.ca

Titre de l’article

Résistance au néolibéralisme : « Slow Scholarship » et handicap

Résumé

Le néolibéralisme transforme les universités ainsi que ceux qui y travaillent et y apprennent. Les étudiants, les chargés de cours, le corps professoral et le personnel sont formés dans et par la compréhension néolibérale de la productivité. En examinant les manifestations de la lenteur (manifestations of slowness) dans le milieu universitaire, cet article analyse la place (ou le déplacement) de la lenteur sous le néolibéralisme dans les universités publiques de l’Ontario. Nous affirmons que le néolibéralisme permet au capacitisme de s’épanouir sous le nom de néolibéralisme-capacitisme. Le document soutient que la lenteur, bien qu’actuellement dévaluée dans les universités publiques, peut être utilisée comme une forme de résistance à l’établissement du néolibéralisme. L’article présente une critique de l’université en tant qu’institution structurelle en examinant les définitions du mot « lent » (slow). Enfin, cet article examine les implications inquiétantes d’une université au rythme effréné et comment le handicap peut ouvrir des espaces de résistance pour ceux et celles qui travaillent et apprennent dans le milieu universitaire, y compris des stratégies pour réinventer à la fois l’université et la recherche lente.

Mots-clés

« slow scholarship », handicap, néolibéralisme, résistance


Troisième place

Nom: Claire Burrows

Institution : Western University

Courriel: cburrow5@uwo.ca

Biographie

Claire Burrows a obtenu son doctorat en bibliothéconomie et sciences de l’information de l’Université Western en 2019, et elle a été chercheure en résidence à la bibliothèque de l’Université Concordia en 2018. Sa recherche doctorale porte sur l’accessibilité des bibliothèques universitaires au Canada pour les étudiants en situation de handicap. En abordant ce sujet à l’aide d’un cadre élaboré à partir des études sur le handicap, sa recherche vise à mieux comprendre les pratiques actuelles de ces bibliothèques – et leurs limites – en vue d’élaborer des stratégies pour améliorer l’accessibilité et mieux soutenir les étudiants en situation de handicap.

Titre de l’article

Dynamiser les bibliothécaires et les usagers des bibliothèques grâce à la théorie critique du handicap

Résumé

De plus en plus l’accessibilité éveille l’intérêt dans la communauté des bibliothèques et des sciences de l’information. Malgré l’intérêt pour la création de bibliothèques accessibles, la littérature et la recherche sur l’accessibilité dans ce domaine des ont une portée limitée. Les études portent souvent sur les lignes directrices en matière d’accessibilité des sites Web et sur l’utilisation des technologies d’adaptation, tandis que d’autres publications traitent des effets des politiques législatives sur les bibliothèques. Cette focalisation limitée renferme des implications pratiques sur la façon dont les professionnels en bibliothéconomie et en sciences de l’information fournissent des services à la communauté des personnes en situation de handicap, ce qui peut à son tour avoir un impact sur les possibilités d’accès à l’information et sur l’éducation, mais aussi sur l’inclusion dans les ressource communautaires. Le présent article passe en revue les approches de recherche existantes en matière d’accessibilité en bibliothéconomie et en sciences de l’information, ainsi qu’une exploration philosophique de la façon dont les concepts de la théorie critique du handicap peuvent contribuer à la recherche et à la pratique en bibliothéconomie et en sciences de l’information en promouvant de nouvelles conceptualisations du handicap et de l’accessibilité. Comme le souligne Goodley (2013), « les études critiques du handicap pourraient être perçues comme un espace soulevé : une plateforme ou un plateau pour réfléchir, agir, résister, s’unir, communiquer, s’engager les uns avec les autres contre les formes hybrides d’oppression et de discrimination qui ne parlent pas du handicap » (p. 641). Les bibliothèques, en tant qu’institutions communautaires dont le mandat central est de fournir des services d’information à tous les citoyens, peuvent être particulièrement adaptées à la mise en pratique de ces théories. En retour, cette exploration peut introduire un espace communautaire d’autonomisation. 

Mots-clés

Bibliothèques ; Accessibilité ; Applications de la théorie critique du handicap