Date de l’événement
Le mercredi 27 avril 2022
13 h – 17 h 00 HNE
Programme
- 13 h – 13 h 20 Ouverture par l’aînée Anishinaabe Mona Stonefish (Clan de l’ours)
- 13 h 20 – 14 h 15 Conférence de Jenelle Rouse
- 14 h 15 – 14 h 30 Pause
- 14 h 30 – 15 h 30 Panel de présentations
- 15 h 30 – 15 h 40 Pause
- 15 h 40 – 17 h 00 Assemblée générale annuelle de la CDSA-ACÉH
Accès et inscription
Tous les événements du symposium, y compris l’Assemblée générale annuelle (AGA), sont gratuits et ouverts au public. Nous aurons un service d’interprétation ASL, ainsi que des sous-titres en direct en anglais et en français.
- Inscrivez-vous ici : https://forms.gle/4Fv5ndYUAXyEoWvj6
- Pour participer à l’AGA et voter, inscrivez-vous ici (Vous recevrez une adhésion gratuite d’un an à l’ACÉH-CDSA) : https://forms.gle/pha85BDaFtnHEj7L9
Si vous avez des questions concernant l’accessibilité, veuillez contacter Darren Creech : darren.creech@ryerson.ca
Veuillez contacter Rana El Kadi (relkadi@ryerson.ca) si vous avez d’autres questions sur cet événement.
Conférence de Jenelle Rouse
Titre de la conférence
Trois F pour une Action: Aller de l’avant, comprendre et suivre le « pourquoi ». (Titre original en anglais: Three F’s to an Act: UpFront, Figure Out, and Follow the “Why”)
Résumé
Au cours de cette présentation, Jenelle Rouse partagera une perspective personnelle et unique de trois F et un A en tant que Canadienne noire sourde. L’expérience liée à qui elle est, son éducation et son expérience de vie générale suivant les thèmes d’aller de l’avant, de comprendre et de suivre le « pourquoi », sera explorée de façon critique. La présentation se terminera par un message « à emporter » avec une liste des « conséquences » entrainées par une réaction en chaine à l’échelle globale.
Bio
Jenelle Rouse est une éducatrice titulaire d’un doctorat en linguistique appliquée et une artiste visuelle du corps et du mouvement. Elle est également codirectrice du projet communautaire émergent Black Deaf Canada (BDC) et membre du conseil d’administration de deux organisations culturelles artistiques, linguistiques et éducatives. De plus, elle a assumé plusieurs autres rôles tout en étant activement impliquée dans une variété de projets locaux et internationaux liés à l’université, aux arts et à la communauté.
Le Panel
Introduction aux Études noires du handicap: Confronter les histoires suprémacistes blanches de blessures au travail, de racisme systémique et de violence coloniale.
Rachel da Silveira Gorman (présidente/modératrice)
Professeure associée d’études critiques sur le handicap, Université York
Résumé
Depuis que Chris Bell a publié en 2006 son essai « Introducing White Disability Studies », les Études noires ont connu une renaissance théorique et méthodologique. Alors que les Études blanches du handicap ont présenté une résistance au changement qui venait de l’intérieur, les chercheurs des Études noires du handicap, comme Idil Abdillahi, Theri Pickens et Sami Schalk ont transformé les Études du handicap et ont démontré que des chercheurs noirs comme Audrey Lorde et Frantz Fanon ont toujours fait des études sur le handicap. Sous l’impulsion de femmes noires et des penseurs transgenres, les questions concernant l’incarnation, les blessures, la rationalité, les traumatismes, l’émotion et la création de sens ont été au premier plan de la pensée contemporaine des Études noires. Ces innovations ont ouvert de nouvelles voies passionnantes qui nous permettent de sortir des impasses conceptuelles des études sur le handicap, comme la dichotomie déficience-handicap, et ont réorienté des histoires souvent racontées sur l’eugénisme, les institutions et la violence structurelle. Ce panel rassemble des communications qui esquissent un survol spatial, historique et conceptuel des Études noires du handicap émergentes.
Bio
Rachel da Silveira Gorman est professeure agrégée au programme d’études supérieures en études critiques sur le handicap à l’Université York. Ses projets en cours portent sur les données sur le handicap, les biais de l’intelligence artificielle, les prototypes d’intelligence artificielle et les mécanismes biochimiques des déterminants sociaux de la santé. Les écrits de la professeure Da Silveira Gorman sur les idéologies du handicap et de la race ont été publiés dans les revues American Quarterly, thirdspace et dans le Journal of Literary and Cultural Disability Studies. Elle est également chorégraphe et conservatrice d’art.
Communication
1ère communicationLe Nkrumahisme et le concept de handicap : Un cadre africain du handicap
Evelyn Kissi
Boursière postdoctorale, École de santé publique Dalla Lana
Professeure adjointe, Université du Ghana (septembre 2022)
Résumé
Les études sur le handicap en tant que domaine en sont venues à reconnaître que la majorité des personnes handicapées vivent dans les pays du Sud. Malheureusement, elles ne rendent pas encore compte de « la manière dont l’Europe a sous-développé l’Afrique » et ses peuples (Rodney, 2012), et continue de le faire. Plusieurs, notamment Kwame Nkrumah, nationaliste et révolutionnaire anticolonial, et George Dei, chercheur en études africaines (2012), chargent les nouveaux chercheurs de revisiter le passé afin de concevoir l’avenir de l’Afrique pour les Africaines et Africains. En réponse à cet appel, je reviens à la pensée révolutionnaire et anticoloniale de Nyerere (1964), Cabral (1966) et Nkrumah (1963, 1964). Bien que la mort de Nkrumah soit antérieure à la montée des mouvements occidentaux de défense des droits des personnes handicapées et des études sur le handicap, son plaidoyer pour la création d’infrastructures et de programmes sociaux au Ghana était révolutionnaire, et sa vision du bien-être des Africaines et Africains ainsi que de l’Afrique était de renommée mondiale. Cet article applique le concept de handicap (disablement) de Gorman (2010, 2016) afin de développer un cadre africain d’études sur le handicap et s’appuie sur le Nkrumahisme comme cadre pour travailler avec les approches occidentales du handicap et les critiquer. Evelyn Kissi utilise le concept de Sankofa (retour à la source) comme méthode pour revisiter/ressusciter l’idéologie de Nkrumah afin de mieux comprendre les structures handicapantes qui continuent de créer le handicap en Afrique. Elle plaide pour une résurgence du Nkrumahisme qui envisage le handicap et l’incapacité d’un point de vue culturel, social, politique et économique, qui les situe dans la trajectoire historique de la tradition africaine précoloniale et de la politique postcoloniale de Nkrumah.
2ème communication : Travailleurs immigrés racialisés : Dévoiler les traces des blessures non cicatrisées
Yvonne Simpson
Consultante en développement des programmes d’études, Université X
Candidate au doctorat, Études critiques sur le handicap, Université York
Résumé
Les organismes de gouvernance internationaux tels que l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Organisation internationale du travail (OIT) et les spécialistes canadiens de la santé et de la sécurité au travail (SST) ont reconnu que la répartition des risques, des blessures et des décès en milieu de travail n’est pas égale et qu’il existe des disparités entre les groupes de travailleuses et de travailleurs. La prise en compte de l’identité démographique telle que le statut d’immigrant, la race et le handicap révèle des différences marquées dans le poids des risques en lien avec la SST. Malgré les appels à la mise en place de stratégies ciblées pour identifier et traiter les travailleuses et travailleurs historiquement défavorisés et racialisés, la collecte d’informations démographiques sur la SST reste obscure. Cet article met en lumière les travailleuses et travailleurs autochtones et racialisés dans les archives et retrace la production fictive de handicaps homogènes à travers les idéologies liées à la « découverte » coloniale, à l’immigration, à la colonisation et à la construction de la nation. Yvonne Simpson utilise des documents d’archives, des images et des journaux comme sites d’enquête discursifs sur les héritages structurels du racisme ainsi que sur l’occlusion de l’identité ethnoraciale des systèmes actuels de santé et de sécurité au travail du pays. Cet article est tiré d’une étude plus vaste regroupant des entrevues avec vingt-deux intervenantes et intervenants clés au sein d’organismes de SST et de défense des droits, le recensement de 2016 et dix ans de données sur les décès en milieu de travail du ministère du Travail. Yvonne Simpson plaide en faveur des exigences des nouvelles historiographies et épistémologies, y compris les études noires sur le handicap et les études autochtones, pour décoloniser les histoires coloniales et suprématistes blanches du travail, des blessures en milieu de travail et des avantages sociaux au Canada.
Bio
Yvonne Simpson est candidate au doctorat à l’Université York, au programme d’études critiques sur le handicap de la Faculté de gestion des politiques de santé. Elle est titulaire d’une maîtrise en éducation de l’Université de Calgary, avec une spécialisation en études communautaires et sur le handicap. Ses recherches portent sur l’historiographie de la migration transnationale forcée, y compris la traite atlantique d’esclaves, et sur les systèmes d’actualisation des dimensions contributives des blessures et des décès en milieu de travail chez les travailleuses et travailleurs immigrés racialisés.
3ème communication: Une brève histoire de trois congédiements
Marlon Merraro
Directeur général, Peacebuilders Canada
Résumé
Les services aux personnes handicapées sont en grande partie fournis par le secteur à but non lucratif, qui est également l’un des moteurs de défense des droits et de changements progressifs. Malgré les progrès créés par les politiques et la législation pour soutenir la diversité, l’équité et l’inclusion, les dirigeantes et dirigeants noirs du secteur à but non lucratif sont systématiquement exclus de la pleine participation et sont souvent vilipendés comme des personnes perturbatrices, incompétentes ou rebelles contrairement aux dirigeantes et dirigeants coloniaux blancs de ce secteur. Cet article explorera la manière dont la communauté entourant les organismes à but non lucratif ainsi que les secteurs des services sociaux et de la santé continuent de maintenir systématiquement des conditions de travail « normatives blanches » et des environnements culturels d’oppression pour les dirigeantes et dirigeants ainsi que le personnel racialisés. Une méthode autoethnographique permettra d’examiner l’anatomie de trois services clés du secteur public, soit le logement social, la protection de l’enfance et la santé publique, afin de cartographier de manière médicolégale les façons dont ces services abandonnent les communautés noires et créent des environnements incapacitants pour les dirigeants noirs. Cet article fait partie d’un projet plus vaste utilisant la narration jamaïcaine pour produire ce que Dian Million (2013) appelle la « théorie du ressenti » afin de révéler les façons dont le personnel racialisé des services sociaux, qui a très souvent vécu la même l’expérience que les personnes avec qui elles et ils doivent travailler, finit par être victime de la culture normative des personnes blanches sans handicap au sein du secteur à but non lucratif. Marlon Merraro soutient que les études sur le handicap doivent reconnaître que la suprématie blanche au sein des milieux de travail du secteur à but non lucratif est l’un des moteurs reproduisant l’apartheid racial à même les services aux personnes handicapées et à travers ceux-ci.
Bio
Marlon Merarro est un architecte de systèmes sociaux reconnu se concentrant sur la réduction de la pauvreté et sur les déterminants sociaux de la santé dans un cadre dynamique d’équité et d’inclusion. Il a vingt-cinq ans d’expérience à des postes de direction au sein d’organismes sans but lucratif et de l’administration municipale, en mise en œuvre de méthodes stratégiques et tactiques qui traitent de problèmes sociaux complexes, résultant en des services de santé et communautaires améliorés et plus équitables. Actuellement, Marlon Merraro est président du conseil d’administration de la Société de l’aide à l’enfance de Toronto et directeur général de Peacebuilders Canada.
Détails sur l’AGA
Le comité ad hoc de l’ACÉH-CDSA invite tous les acteurs de la communauté des études sur le handicap à participer à l’AGA de cette année. Cette AGA répondra à l’appel lancé à l’AGA de 2021, à savoir un appel à la réflexion sur le rôle que peut jouer et le soutien que l’Association peut apporter aux Études noires du handicap, aux Études de la folie, aux Études sourdes, aux Études sur la débilité, et comment elle peut contribuer aux approches décolonisatrices des études sur le handicap, aux approches autochtones des différences incarnées, et aussi et surtout, comment elle peut accueillir, inclure et encourager les chercheurs et les activistes noirs, autochtones et racisés qui travaillent dans ces champs de recherche si importants.
Les objectifs de cette AGA sont les suivants :
- Mettre sur pied un plan d’un an pour commencer à faciliter efficacement l’inclusion au sein de notre association. Notre objectif dans cette discussion est de donner une place centrale aux chercheurs noirs, autochtones et racisés, de nous engager dans des actions concrètes et de reconnaître qu’un tel changement systémique peut nécessiter que notre association adopte une nouvelle forme (par exemple, la question de savoir si nous rejoindrons ou non le Congrès). Ce plan sera mis en œuvre par le conseil d’administration nouvellement élu, étant donné qu’un budget pour soutenir ces activités est prévu ;
- Identifier les personnes qui aimeraient se joindre au C.A. ou agir à titre de conseiller.ère.s et celles qui seraient en mesure d’appuyer le conseil d’administration au cours de l’année à venir. On pourrait envisager, à ces fins, de demander à d’anciens membres du conseil de l’ACÉH-CDSA d’offrir leurs services au vu de leurs connaissances institutionnelles;
- Faire avancer notre champ d’études en plaçant au centre de la réflexion les membres et les chercheurs noirs, autochtones et racisés, particulièrement au vu de leur traditionnelle marginalisation au sein du milieu universitaire et de notre association.
L’AGA de cette année répond aux appels lancés par notre association lors de l’AGA de 2021 à l’égard de la nécessité de nous pencher sérieusement sur notre positionnement jusqu’à présent dans ce que Chris Bell a appelé les « Études blanches du handicap » (2006). Nous poursuivrons la conversation sur la façon dont la ACÉH-CDSA peut s’engager dans le long mais nécessaire processus de démantèlement de la suprématie blanche endémique au sein du leadership, de la structure organisationnelle, des engagements, des activités et des investissements scientifiques dans les « Études blanches du handicap » (Bell, 2006). Nous réfléchirons à la manière dont cette histoire a conduit à l’exclusion active des chercheurs et des militants noirs, autochtones et racisés.
Tout en reconnaissant les façons dont les identités marginalisées n’ont pas été équitablement servies au sein des universités et par les structures organisationnelles (y compris le Congrès), un bref aperçu du contexte de la conversation sur le renforcement des capacités pour le travail collectif futur sera présenté par Lily Kim, responsable de l’équité de l’ACÉH-CDSA.